30 janv. 2011

Chronique de l’arbre à poil


Nous remontons des plaines, les pentes neigeuses faisaient briller son regard. Nous étions plusieurs, il fallait composer, supporter les longues heures à se retenir d’être pour soi-même. Mais ma femme me tenait par la main et l’acier à son doigt me protégeait.

L’homme a retracé dans sa tête la route qui l’avait conduit jusqu’ici. Ils s’étaient guidés de plumes dans l’opacité du vent.
Ce n’est pas mignon, c’est beau, planque ça vite !
Le joli est immobile et ton mouvement est souverain ma femme.

Sans les murs, les mains nues. Il avait rencontré la fille un jour de pluie. Des grêlons dans le ventre. Comme tu as dû souffrir.
J’aimerais te parler de la lumière ma femme. De ton corps qui en est devenu la source.

Je viens de l’intérieur et vous me voyez venir d’ailleurs. Une figure, presque une absence. Un détachement et un brusque élan me ramène à vous. Insuffisamment. L’image persiste et je reviens. Je n’en finis pas d’être là. Comme celui qui vit.

Mais un jour l’homme a été séparé de sa femme.

Il y a la nuit qui tangue, ce petit endroit clos et une couchette étroite pour ne penser qu’à toi. Un wagon d’hommes. Dormir ensemble et se quitter. Un vague sourire, je vois des palmiers. Je suis un fantôme que le train apporte ici. Il va me déposer et je vais devoir inventer chaque humeur, chaque parcelle de temps. Trouver un village perché qui te ressemble et garder l’Italie en réserve, loin du volcan et des baleines.

Un jour l’homme a été séparé de sa femme.

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