30 janv. 2011

Ma femme


Elle a demandé à l’homme de lui relire la page. Elle ne cherchait jamais vraiment à comprendre. Elle savait juste que tout pouvait en surgir, qu’il fallait écouter sa voix et se laisser surprendre. Un chat qui passe, une herbe mouillée.
Elle n’était pas femme à s’en laisser compter. Les pieds bien arrimés et un Non prêt à dégommer l’intrus.
Redresse-toi, tes épaules touchent presque le sol et le carrelage est froid. Tu n’es pas tombé, ne pleure pas.
L’homme geint. Il meurt le corps pendu la bouche délaissée le regard sans attache.

Il voudrait encore s’enfouir au creux de son ventre, rester là et penser que c’est bon.

Le gris ne force plus à s’agiter. S’asseoir à nouveau. Le cœur déchiré mais il fait beau dehors. Au début ils passaient du temps au lit, juste à se regarder, à se caresser le visage. Ils existaient à deux mais la fille s’est mise à courir comme si ça pouvait l’empêcher de se perdre.

La construction de ce mur est très particulière. Des bras se sont enfoncés dans les trous et les mains s’agitent dans le champ voisin. La tige sans fleur chatouille ma paupière. Je suis à genoux, le front contre la pierre. Je ne vois rien et les angles irréguliers sont durs contre la peau mais je sais que tu es là. De l’autre côté à ramasser du bois pour chauffer notre maison. Tu es prête.

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